HORS DU CORPS
Je suis comme on dit « hors du corps »
Mon enveloppe corporelle s’est évadée
Je reste emprisonné dans le carcan de la déraison
Et mes pensées obscènes sont le fruit des saisons
J’aime humer la senteur du froid glacial
Celle qui gèle mon corps enseveli dans un glacier fondant
Et je reste de marbre devant un arbre
Indifférent à ses feuilles jaunies par le temps
De soubresaut en soubresaut mon esprit sursaute
Ai-je oublié ma gloire dans un été étouffant ?
Car ma mémoire s’efface dans la ronde des enfants
Aux champs funestes de ma mort sans prétendant
Cette pauvre vie hors de mon corps dépendant
Alors que le diable lui-même aille aux enfers
Pour le pire ou le meilleur je quémande son aide
A en oublier les feux de la Saint-Jean
A ma mémoire éperdue et stérile de sentiments
Je pars dans le désert sans oasis et sans rêves
Et à mon corps défendant
Je reste éperdu et stérile de sentiments